Les secrets de l’agriculture biodynamique mis en pratique par un éleveur bourguignon

 

Décidément, le milieu agricole recèle incontestablement de précieuses connaissances écologiques transmises depuis des générations, et chaque rencontre avec un agriculteur tel que Jean-Paul Loisy de la ferme d’Osseux - vous souvenez-vous de notre précédente rencontre? - nous enrichit de nouveaux savoirs paysans. Ce dimanche dernier, nous avons eu l'occasion d'en apprendre davantage et de découvrir les secrets de l’agriculture biodynamique.

 

L’équipe de Vergers du Monde a eu le privilège d'assister à l'assemblée générale de l'association les Nivern’haies ce 17 mars 2024. Nous avons saisi l'opportunité de faire un bref détour en matinée pour visiter le marché de Colibri, qui se tient chaque troisième semaine du mois à Rouy, dans la Nièvre. C'est là que nous avons revu Jean-Paul et son épouse Nadine, qui commercialisent régulièrement les produits laitiers issus de leur exploitation.

Au cours de notre échange, Jean-Paul nous explique que depuis 2018, il utilise certaines techniques de l'agriculture biodynamique, une approche datant de 1924. Inspirée des idées de Rudolf Steiner, l’agriculture biodynamique considère la ferme comme un organisme vivant, où tout est interconnecté.  

Crédit photo : Journal du Centre

 

Utilisation des cornes de vaches

Principe

Jean-Paul s’appuie sur trois principes distincts, dont l'utilisation des cornes de vaches. Cette méthode implique la pulvérisation de tout son champ, y compris la prairie, avec de la bouse de vache une seule fois pendant l'automne. Les cornes, remplies de bouse de vache, sont enterrées dans une fosse en octobre et ressorties au printemps, permettant à la matière de mûrir et d'évoluer. Ce produit, similaire au compost, offre des bienfaits pour les plantes.

 

Application

Après la maturation de la bouse, intervient un processus nommé dynamisation. La bouse est conservée dans un bocal en verre et appliquée à l'automne à raison de 100 grammes par hectare, après un processus de dynamisation d'une heure avec 30 litres d'eau dans une cuve.

Bienfaits

Le produit résultant de la dynamisation avec la bouse de vache, utilisé par Jean Paul pour pulvériser son exploitation, favorise :

  • Le développement racinaire des plantes,

  • L'assouplissement du sol et la réduction de sa compaction,

  • Une meilleure rétention en eau du sol,

  • La croissance des microorganismes bénéfiques du sol tels que les mycorhizes et les bactéries.

 

Utilisation de la silice de corne

Principe :

Outre la bouse de vache, Jean-Paul utilise également de la silice finement broyée pour pulvériser son champ au printemps. Étant donné qu'il ne possède pas d'engin pour le broyage, il l'achète déjà broyée. Il applique une dose de 4 grammes par hectare avec 30 litres d'eau, suivant le même processus de dynamisation que pour la bouse de vache. La dynamisation se fait au lever du soleil et la pulvérisation dans ses champs se fait au lever du jour.

 

Avantages

  • L'amélioration des arômes des plantes, perceptibles également dans le lait et le fromage, confirmée par les retours positifs des clients au fil du temps.

  • Une santé accrue des plantes, renforçant leur résistance aux maladies.

  • Le développement de nouveaux arômes dans le foin, utilisé pour nourrir le bétail.

 

Évolution du compost (fumier) et du lisier des animaux

Cette méthode implique l'ajout de six préparations spécifiques au fumier pour accélérer son processus d'évolution (utilisé après 4 mois d'épandage en août, pendant l'été). Une dose de 2 grammes de préparation est ajoutée à chaque 15 mètres cubes de fumier. Les six préparations comprennent des écorces de chêne, de l'achillée, du millefeuille et du pissenlit.

 

On en hâte d’en prendre davantage pendant la visite de ferme qui est prévue prochainement dans son exploitation !

 
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