La conservation des sols comme point de bascule

Comment les couverts végétaux structurent le sol
 

« Notre premier élevage, c’est celui du sol, et c’est une fierté de me dire qu’aujourd’hui je pourrai laisser un sol en bonne santé à la personne qui reprendra l'activité après moi. » Ces mots sont ceux de Thierry Beauvais, polyculteur et éleveur en Bourgogne, qui nous a partagé son cheminement vers la conservation des sols, une pratique agricole adoptée par un nombre croissant d'agriculteurs.

 
Thierry Beauvais

Thierry est passionné par son métier. Mais en 2017, la diminution progressive des rendements de ses céréales, l’érosion des sols, l’arrivée des premières sécheresses, commencent à peser. En parallèle, toute une biodiversité, insectes, faisans, lièvres, s’éteint silencieusement. Il s’interroge sur le sens de son métier. Comme si, en allant à la pharmacie pour des douleurs d'estomac causés par un traitement pour des troubles du sommeil, on vous prescrivait un médicament supplémentaire pour les maux d'estomac (et ainsi de suite). Il a le sentiment que les solutions immédiates à ses problèmes engendrent d'autres problèmes. Un jour, un peu par hasard, il découvre la conservation des sols et tout ce qu’elle englobe.

 

La conservation des sols remonterait aux graves phénomènes d'érosion des sols aux Etats-Unis dans les années 1930, que l’on retrouve dans le film Les Raisins de la colère. Elle couvre un ensemble de pratiques qui visent à minimiser l'érosion, à maintenir la structure du sol, à préserver sa biodiversité, et à conserver son humidité. Elle inclut notamment la technique de couverture végétale permanente et la rotation des cultures. Les Techniques Culturales Simplifiées (TSL), éliminent ou réduisent quant à elles drastiquement le labour du travail du sol, et sont également bénéfiques pour lutter contre l'érosion et stimuler l'activité biologique.

 
Semis direct sous couvert végétal

« Ça a tout changé. » Il rejoint alors le groupe GIEE Magellan. Créé en février 2015 par sept agriculteurs, le groupe s'est transformé en association en mars 2017, rassemblant à ce moment trente-deux exploitations. Son objectif principal se concentre sur l'amélioration de la fertilité du sol, ainsi que sur la maîtrise des aspects techniques, économiques, et environnementaux associés aux méthodes de semis direct et de semis sous couvert. Les activités s’y articulent autour des axes suivants : les ateliers de co-conception, l

es tours de plaine, le

s expérimentations et les

journées de communication. Et depuis quelques années, non seulement la biodiversité réapparaît sur l’exploitation de Thierry, mais les agriculteurs sont de plus en plus nombreux à rejoindre ce groupe d’innovation et d’entraide.

 

Pour en savoir plus sur le groupe GIEE Magellan : c’est ici.

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