Les chemins parallèles de l’exode urbain et de la migration

 

Le moulin Mirloup était autrefois un lieu de rassemblement et de rencontres. Amy et David, naturopathe et maraîcher en reconversion, ont la volonté de faire revivre cet esprit. Rahmatullah, Kaka Jan, Shafiullah, Jalal et Naïm, agriculteurs originaires d’Afghanistan, sont allés à leur rencontre. Un défi ambitieux qui semble déjà relevé.

 

Construit en 1476, le moulin de Chiddes était autrefois utilisé pour transformer le blé, comme huilerie, ou pour fabriquer le foulon nécessaire aux matières textiles, avant d’être abandonné. Et puis, en 2018, il a été racheté par Amy et David, naturopathe et maraîchers bio en reconversion. C’est vers l’âge de trente ans qu’Amy, originaire de San Diego et passionnée de cuisine et de plantes, son mari David et leur fille de quatre ans, quittent la ville pour le Morvan, aux Jardins de Mirloup.

copyright © photographie de Lucile ALI

 

L'exode urbain et la migration partagent des similitudes frappantes. Les deux impliquent des déplacements importants motivés par la recherche d'opportunités et des conditions de vie meilleures. Ces mouvements impactent les communautés d'origine et d'accueil, créant des défis d'intégration et enrichissant la diversité culturelle. Les individus doivent s'adapter à de nouveaux environnements et parfois faire leur preuve auprès des populations locales, mais ils favorisent par là-même le mélange des traditions. Malgré leurs différences, ces phénomènes reflètent l'aspiration universelle à un avenir plus heureux.

 

Pendant la visite, dans la serre, Rahmatullah, Kaka Jan, Shafiullah, Jalal et Naïm découvrent un monde végétal inconnu pour beaucoup. Shafiullah, qui a travaillé dans l’agriculture en Grèce sur son parcours d’exil, est surpris par la diversité des plantes qu'il ne reconnaît pas. David nous présente sa méthode de culture sans charrue ni retournement du sol, favorisant le repos hivernal de la terre sous un épais paillage. Les vers de terre rendent la terre souple pour les plantations au printemps, une technique qui intrigue et suscite de nombreuses questions. Les tuyaux d'arrosage attirent également l'attention, avec des explications sur l'irrigation par de petits canaux creusés entre les rangs de légumes.

 

On évoque aussi la dépendance mutuelle et l'importance du travail communautaire dans les villages d'origine des visiteurs. Pour eux, les hypermarchés sont des concepts nouveaux et fascinants. La coopération est essentielle dans ces régions montagneuses où tout se fait à la main, de la culture du riz aux jardins maraîchers, soulignant ainsi les différences frappantes avec nos habitudes alimentaires occidentales modernes, mais aussi les ressemblances avec des générations rurales françaises plus anciennes.

 

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