Les langues maternelles comme clés d’accès aux savoirs agricoles

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Les langues sont nos principaux outils de communication. Elles permettent aux individus de s'exprimer, de partager leurs pensées, leurs émotions, et de communiquer leurs besoins et leurs idées. Elles façonnent nos identités, nous rattachent à une culture. Mais alors, dans un pays étranger au sien, peut-elle devenir une barrière?

 

Souvenir ému de notre premier tableau de vocabulaire agricole. C’était un l

undi, au SHUDA de Luzy, avec l’appui du Collectif LH. Camille avait préparé quelques outils pédagogiques, des images présentant différents outils, des animaux, des espaces de cultures, mais sans trop savoir à quoi s’attendre réellement. Déjà des personnes se sont installées à sa table pour engager la conversation, suivi par un tour des prénoms, pour apprendre à se connaître. Au vu des consonances inconnues, Camille a demandé aux participants de les écrire sur un post-it, mais l’alphabet latin n’était pas connu de tous.

 

Et puis, lorsque Camille leur a expliqué le but de cet atelier Agriculture d’ici et d’ailleurs, et les activités de Vergers du Monde, les échanges se sont poursuivis. Seydou, originaire du Sénégal, n’a pas hésité à poser des questions et à comparer avec les pratiques qu’il a pu observer dans son pays. On a comparé les productions, pas de banane en Afghanistan, mais le gombo, légume peu connu chez nous, est cultivé dans les deux pays. Le blé, le maïs et le sorgho sont universels et leur culture est répandue partout.

 

Lorsqu’on visite une ferme, on présuppose que les agriculteurs d’ici et d’ailleurs trouveront un langage universel fait de gestes et de démonstrations pour exprimer leur manière de cultiver, de prendre soin des animaux et de la terre. La réalité est qu’on passe bien souvent à côté d’innombrables trésors cachés dans la langue maternelle de chacun. Et il n’y a pas que les mots, il y a également une spiritualité et une ancestralité d’un rapport à la terre.

 

Depuis ce premier lundi, nous avons réalisé bien d’autres ateliers Agriculture d’ici et d’ailleurs, et c’est toujours un merveilleux temps d’apprentissage. D’abord, car il permet aux participants de se familiariser avec de nouveaux termes, et d’autre part car nous y découvrons les similitudes et les différences agricoles dans le monde - même si elles ne sont parfois que partiellement exprimées. Alors, pour remédier à ce caractère partiel, nous essayons autant que possible d’inviter des interprètes aux visites de ferme ou dans des temps d’échanges individuels plus longs. Et là, c’est un vrai voyage qui commence !

 

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