Aux champs ouverts de Villetaneuse
Festival Plein Champ – édition 2025. Cette 6e édition du Festival Plein Champs qui a eu lieu dans des jardins partagés de région parisienne abordait la question de l’agriculture sous l’axe des semences paysannes et du décolonialisme. Une édition riche et proche des thèmes de Vergers du Monde. Le festival proposait des projections de films du monde entier, des ateliers, des tables rondes ainsi que des stands proposant des produits du jardin.
Charlotte, notre salariée-doctorante, a pu assister à la projection du film La dernière graine d’Andrea Gema qui expose les conséquences du contrôle du marché des semences par quelques firmes et leurs tentatives de s’imposer sur le continent Africain. Alors que l’imposition des semences hybrides et OGM a provoqué la perte de 75% de la biodiversité cultivée des champs, les mêmes mécanismes sont toujours à l’œuvre et soutenus par de nombreux acteurs de la scène internationale. « Contrôler les semences, c’est contrôler l’alimentation, contrôler l’alimentation, c’est contrôler les peuples ». Les semences représentent une capacité d’autonomie et de liberté aujourd’hui menacée partout dans le monde.
Charlotte a également assisté à la discussion « semences paysannes et rebelles, migrations et résistances » en présence de différents maraichers et maraichères, chercheurs et chercheuses, militants et militantes. La législation autour des semences paysannes a été discutée afin de mieux comprendre comment fonctionne l’agriculture française et les contraintes qui pèsent sur les paysans et paysannes. La question de la disparition de certaines semences de certains territoires, notamment les terres anciennement colonisées a démontré une logique coloniale de l’industrie agrosemencière qui capte les variétés génétiques des pays des Suds pour enrichir des entreprises du Nord. Un échange très riche où des propositions de résistances ont également été présentées.
La journée du samedi s’est terminée par un repas préparé par une association parisienne et togolaise qui a pu présenter les conséquences de l’imposition de certaines semences au Togo et la disparition du maïs traditionnel.
Ce festival a été un moment d’échange très riche, entre discussions théoriques et pratiques concrètes. Les jardins partagés sont des espaces ressources primordiaux non seulement pour un accès à une alimentation de qualité, comme moyen de garantir le droit à l’alimentation ainsi que comme lieux de rencontres et de luttes. Félicitations aux organisatrices !