La culture traditionnelle du ginseng à Geumsam

 

Le ginseng occupe une place particulière dans les cultures d’Asie de l’Est. Plante médicinale recherchée depuis des siècles, il est associé à la longévité, à la vitalité et à l’équilibre entre l’homme et la nature. En République de Corée, la ville de Geumsam est devenue un haut lieu de sa culture. Là-bas, les paysans perpétuent des méthodes traditionnelles qui témoignent d’une relation profonde entre agriculture, environnement et société.

 

Rotation longue des cultures : respecter l’énergie de la terre

À Geumsam, le ginseng ne se cultive pas chaque année comme une plante ordinaire. Après une plantation, la parcelle doit reposer 15 à 20 ans avant de pouvoir accueillir à nouveau du ginseng. Cette rotation exceptionnelle s’explique par la croyance ancienne que la plante puise fortement l’énergie de la terre (Ji ryuk). Pendant cette longue pause, les paysans y cultivent du riz, du trèfle ou des chrysanthèmes, afin de restaurer la fertilité du sol et de maintenir l’équilibre agroécologique.

 

Techniques d’ombrage et gestion des vents

Le ginseng sauvage pousse naturellement sous le couvert des forêts. Pour imiter ces conditions, les cultivateurs de Geumsam construisent des ombrières avec des matériaux naturels : paille de riz, branches, herbes. Ces abris filtrent la lumière mais laissent circuler l’air. L’orientation des parcelles est étudiée afin d’éviter la stagnation et de préserver la santé des plantes. Après la récolte du riz, les pailles servent à la fois d’ombrières et de matière organique pour enrichir le sol, créant ainsi un cycle vertueux.

 

Symbiose avec l’environnement et la communauté

À Geumsam, l’agriculture du ginseng s’inscrit dans une harmonie entre paysages naturels et activités humaines. Les montagnes, rivières, forêts et champs forment un ensemble où chaque élément trouve sa place. Cette symbiose dépasse le champ agricole : elle se manifeste dans la vie communautaire par des mécanismes d’entraide (pumasi), où les familles échangent leur travail pour les périodes de semis ou de récolte. Des rituels traditionnels, comme les prières pour la fertilité des champs, rappellent la dimension spirituelle de cette relation entre l’homme, la plante et la nature.

 

A retenir : les points clés de la culture traditionnelle du ginseng

  • Culture en ombrée contrôlée, imitant l’habitat forestier.

  • Rotation très longue : 15–20 ans avant de replanter du ginseng sur la même parcelle.

  • Respect du sol et réduction maximale des intrants chimiques.

  • Place centrale des rites, de la solidarité et des échanges communautaires.

 

La culture du ginseng à Geumsam ne se réduit pas à une technique agricole : elle incarne un patrimoine vivant où se croisent biodiversité, savoirs ancestraux et organisation sociale. Dans ce territoire, cultiver le ginseng, c’est aussi préserver un équilibre entre terre et ciel, entre l’homme et son environnement. Un modèle inspirant pour penser des agricultures durables, ancrées dans l’histoire et ouvertes sur l’avenir.

 

📚 Pour aller plus loin

  • Lee, C.L. (2010). Traditional Cultivation Practices of Korean Ginseng in Geumsan. Korean Journal of Agricultural History, 15(2), 45–62.

  • Park, S.Y. (2018). Cultural Heritage and Agricultural Practices of Ginseng in Korea. Journal of Ethnobiology, 38(1), 75–92.

  • FAO (2014). Good Agricultural Practices for Ginseng. Food and Agriculture Organization of the United Nations.

  • Korea Ginseng Research Institute (2020). Sustainable Ginseng Cultivation in Korea.

🔗 Site officiel de la ville de Geumsan : https://www.geumsan.go.kr

 
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